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Photo du rédacteurChloé, chroniqueuse arts

Festival MAP : quand la photographie s’invite au cœur de Toulouse

Dernière mise à jour : 17 oct.

Après une année de pause, le festival de photographie MAP revient en force. Pour sa 15ᵉ édition, une petite nouveauté est présente : il ne se concentre plus dans un lieu unique à l’instar des précédentes éditions, mais investit l’intégralité de l’emblématique quartier de Saint-Cyprien à Toulouse. Le vernissage de l’événement s’est tenu la semaine passée, mais les expositions sont encore visibles jusqu’au 29 septembre !


La 15 édition du festival

Quartier incontournable de la vie toulousaine, avec ses quais, ses cafés et ses petites ruelles pittoresques, Saint-Cyprien habite aussi une partie de la vie culturelle de Toulouse avec notamment son centre culturel, le musée d’art contemporain les Abattoirs et la galerie du Château d’eau qui accueille toute l’année des expositions de photographies. Le festival MAP s’invite dans pas moins de 9 lieux emblématiques du quartier, offrant ainsi au public un véritable parcours artistique à travers l’espace urbain. Pour cette édition, est mis à l’honneur le travail de 10 artistes, dont celui de Robert Doisneau, photographe emblématique qui a reçu de nombreux prix, dont le grand prix national de la Photographie en 1983. Sur 10 artistes sélectionné·es, seulement 4 femmes sont présentes sur le programme (on peut se poser la question de la représentation des artistes femmes dans le monde de la photographie contemporaine). Sous la direction artistique du photographe Ulrich Leboeuf, porteur du projet MAP depuis 2014, le festival continue de promouvoir une photographie accessible avec une programmation diversifiée qui attire de concert les amateur·rices et les passionné·es.


Zoom sur le travail de Laurent Moynat

Exposée sur grilles du jardin Raymond VI, à deux pas du musée des Abattoirs, la série du photographe Laurent Moynat attire l’œil. Diplômé de l’EPTA, le photographe toulousain propose pour le MAP une série de photographies qui vient soulever la question de la précarité alimentaire croissante en France. Avec sa série nommée « Nature morte et repas de famille », l’artiste invite le public à réfléchir sur la sombre réalité qui touche de plus en plus de français depuis la crise du Covid 19 en 2021.

Laurent Moynat, photographie de la série « Nature morte et repas de famille ».

Pour Laurent Moynat, notre manière de remplir nos assiettes en dit beaucoup. Chacune de ces images vient mettre en scène des repas simples et quotidiens qui reflètent une précarité croissante. Les assiettes sont un miroir social, une sorte de fenêtre sur les vies de ces Toulousain·es de tous horizons, de toutes catégories socioprofessionnelles, qui se voient frappé·es par la crise. Une famille, un retraité, une étudiante, des salariés… Des profils très diversifiés auxquels le public pourra aisément s’identifier.

C’est donc un travail de portraits, portraits classiques, mais également portraits de repas à la manière d’une enquête sociale. Le public est plongé dans l’intime du repas photographié et exposé, il en apprend bien plus sur son propriétaire que via son portrait photo. Chaque photographie de repas raconte une histoire unique, celle de choix, de contraintes et de réalité économique. La force de cette série réside aussi dans sa proximité avec le public, chaque personne qui y figure vit en région toulousaine. Cette série est donc plus qu’une simple exposition, c’est une enquête sociale qui touche de très près le public toulousain qui y verra sans grande difficulté un reflet de son propre quotidien.

Laurent Moynat, photographie de la série « Nature morte et repas de famille ».

Une édition qui invite à la photographie

Organisée en partenariat avec la mairie de Toulouse et la région Occitanie, cette nouvelle édition du festival MAP se veut ouverte au plus grand nombre de par sa gratuité et ses facilités d’accès. Le festival s’est fixé un objectif clair : rendre la photographie contemporaine accessible au grand public. Pour cela, des médiations sont organisées tout au long de l’événement afin de permettre à chacun de découvrir les différentes facettes de l’art de la photographie. Un marathon photo est également organisé durant le festival, une bonne manière pour le public de passer derrière l’objectif et de se prêter au jeu de ce défi.

La diversité de la sélection permet d’atteindre le plus grand nombre de personnes. Si d’un côté certain·es seront plus touché·es par le travail de la photographe Louise Desnos, avec une photographie contemporaine très instinctive, dont les œuvres ornent le parvis du musée des Abattoirs, de l’autre, les amateur·rices de photographies plus traditionnelles et intemporelles trouveront leur bonheur au sein de l’exposition du photographe Robert Doisneau, dont le travail est présenté dans le mythique Dôme de la chapelle La Grave. Ce festival ne se contente pas de montrer des œuvres, il propose une véritable immersion dans l’univers sensible et intime des habitants de la région toulousaine et la diversité de ses propositions permet à chacun·e de se retrouver dans une approche artistique qui lui parle.

Les photographies de Louise Desnos sur le parvis du musée des Abattoirs.

Festival MAP visible dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse du 12 au 29 septembre 2024.


Chloé (she/her) est la chroniqueuse spécialisée dans les arts pour Cornée mag. Étudiante en édition imprimée et en arts plastiques, ses sujets de recherches créations se situent autour de la figure de la sorcière guérisseuse, de l’esthétique de la colère et de l'écoféminisme. Elle divise son temps entre la lecture, l’écriture, la création artistique et Barnabé, son chat.



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Guest
Sep 26
Rated 5 out of 5 stars.

Superbe chronique !

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CORNÉE 
Le regard sur le monde du livre des 15-25 ans

Cornée est une création de l'agence éditoriale Miralta Édito

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