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Glénat restructure son catalogue éditorial manga

Dernière mise à jour : 1 oct.

En ce début septembre, les éditions Glénat ont annoncé la suppression des collections « shôjo », « shônen » et « seinen » sur les jaquettes de leurs futures publications mangas.


Une catégorisation par cible éditoriale et non par genre

Pour comprendre le choix de cette restructuration du catalogue de Glénat, il faut d’abord connaître la catégorisation des mangas au Japon et en France.

Les termes « shôjo », « shônen » , « seinen » et « josei » font référence à des cibles éditoriales et non à des genres littéraires. Là est toute la subtilité très souvent confondue.

En France, la catégorisation des mangas s’est basée sur le marché japonais. En effet, les mangas sont prépubliés dans des magazines qui s’adressent à des catégories de lectrices et lecteurs cibles. Le shônen s’adresse à de jeunes garçons, le shôjo à de jeunes filles, le seinen à un public masculin adulte et le josei à un public féminin adulte. Ces cibles éditoriales permettent de sectoriser les publications des mangas, elles ne définissent donc pas les thèmes abordés !

Ainsi, les sujets tels que l’aventure, la romance, le fantastique ou encore l’horreur peuvent être présents dans chacune de ces catégories. Par exemple, le shôjo est très souvent classé en romance. Certes, c’est un sujet que l’on retrouve fréquemment dans ces mangas, mais ce n’est pas uniquement le thème principal. Il existe des shôjo historiques, horrifiques, tranche de vie… Cette cible éditoriale n’a aucune limite au niveau des thèmes abordés !


Une classification plus d’actualité pour Glénat

Après de longs échanges avec leur communauté, les éditions Glénat ont fait le choix de supprimer la catégorisation par cible éditoriale sur leurs jaquettes.

Beaucoup d’interrogations sont se sont posées avant d’arriver à ce choix définitif, notamment sur la pertinence des appellations « shônen », « shôjo » et « seinen » au vu des nouvelles pratiques culturelles. La catégorisation par cible éditoriale est censée aider les lectrices et lecteurs dans leur choix, mais pour Glénat, elle ne semble plus d’actualité.

La maison d’édition se questionne également sur l’effet repoussoir que peuvent avoir les catégories sur les lectrices et lecteurs. Est-ce parce que le shôjo est considéré comme des histoires d’amour qu’il n’attire pas un public masculin ? Est-ce que l’appellation « shônen » est toujours pertinente alors que la moitié du lectorat japonais est féminin ? L’objectif de cette restructuration est donc d’éloigner les lectrices et lecteurs des clichés persistants autour des mangas.

De cette réflexion naissent alors plusieurs éléments qui amènent la maison d’édition à repenser son système de classification des mangas. Pour elle, les cibles éditoriales ne sont qu’un guide pour les lectrices et lecteurs qui ne connaissent pas le manga. C’est pourquoi elle trouve pertinent de mettre en place d’autres approches pour les aider dans leur choix : grilles de lecture pour indiquer l’âge et la cible du lectorat (premières lectures, tout public, adulte, etc.), mots-clés et pictogrammes indiqués directement sur la jaquette ou encore une charte graphique spécifique.


Ce qui va changer concrètement

Glénat enclenche donc une nouvelle structuration de son catalogue éditorial : les collections sont supprimées et la couleur des pastilles est désormais adaptée avec le style graphique de la version originale. Ces modifications concernent uniquement les nouvelles séries et n’impactent donc pas celles en cours !

Des mots-clés font également leur apparition en 4e de couverture pour que les lectrices et lecteurs saisissent rapidement les thèmes abordés dans le manga.

Glénat précise bien que les bases de données des librairies et points de vente restent inchangées et renseigneront toujours la catégorisation traditionnelle des « shôjo », « shônen » et « seinen ». Cette restructuration concerne donc uniquement les couvertures des mangas.

La première œuvre impactée par cette évolution est le tome 1 de Jaadugar, la légende de Fatima, disponible depuis le 18 septembre en librairie.


Des avis divergents

Glénat a annoncé ce renouveau sur Instagram le 6 septembre, ce qui a suscité beaucoup d’interrogations auprès des lectrices et lecteurs. Dans les commentaires de leur publication, tous·tes ont des avis bien différents. Certain·es valident totalement cette nouvelle structuration, en marge avec l’évolution culturelle des mangas, et pensent qu’elle permettra d’élargir le public et surtout de mettre un terme aux clichés répandus. Tandis que d’autres ne sont pas favorables à la disparition des collections et pensent que les lectrices et lecteurs vont être perdu·es dans leur choix. Beaucoup d’inquiétude a également été soulevée par rapport aux tranches d’âge et les lectrices et lecteurs espèrent que le public cible soit précisé sur les couvertures.

Les éditions Glénat souhaitent que leurs publications s’adressent à tous·toutes avec ce nouveau changement. La maison d'édition veut éviter que les catégories soient un frein à la diversité de son public. La restructuration de leur catalogue éditorial est maintenant en marche, mais elle prendra du temps pour qu’elle soit finalisée complètement.


Cindy (she/her) est assistante d’édition. Pour Cornée mag, elle est la chroniqueuse spécialisée dans les mangas et la romance. Également fan de K-Pop, elle adore partager ses passions sur les réseaux sociaux.

TikTok : @cicinoyume | Instagram : @douceurlivresque 

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CORNÉE 
Le regard sur le monde du livre des 15-25 ans

Cornée est une création de l'agence éditoriale Miralta Édito

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