top of page
Papillon - Eerie black.png

accueil       littérature       pile à lire       pop culture       contact      à propos

Joker : Folie à deux, une suite bien loin des attentes

Dernière mise à jour : 16 oct.

Depuis le 2 octobre 2024, le Joker est de retour au cinéma, 5 ans après le premier opus !

En 2019, Todd Phillips (connu pour Very Bad Trip, War Dogs et A Star Is Born) avait bouleversé le paysage cinématographique des super-héros avec Joker, offrant une perspective inédite sur l’un des super vilains les plus emblématiques de l’univers DC. Contrairement aux traditionnelles origin stories qui introduisent des héros comme Superman ou Spider-Man, Joker plonge dans la psyché tourmentée d’Arthur Fleck, incarné de manière saisissante par Joaquin Phoenix. Cette approche novatrice a non seulement captivé le public, mais a également remis en question les conventions du genre.

Affiche française du film Joker : Folie à deux.

Retour sur le succès du premier volet

Le premier film nous présente Arthur Fleck, un homme ordinaire marginalisé dans un Gotham City en proie à la crise économique et sociale. Sa descente vertigineuse dans la folie, ponctuée d’hallucinations et se terminant par le meurtre en direct de l’animateur Murray Franklin, le transforme en un symbole de rébellion contre les inégalités sociales. Ce Joker, au sourire macabre dessiné avec son propre sang, devient l’incarnation du chaos et de la révolte des laissés-pour-compte contre l’élite de Gotham.


Folie à deux : une prise de risque

Joker : Folie à deux reprend l’histoire là où le premier film l’avait laissée, avec Arthur Fleck en détention provisoire. L’intrigue se concentre sur sa rencontre avec Lee Quinzel, alias Harley Quinn, interprétée par Lady Gaga, une patiente internée pour pyromanie qui voue un culte au personnage du Joker. Cette suite explore leur relation tumultueuse et l’impact du procès d’Arthur sur la ville de Gotham, le tout sur fond de comédie musicale : un choix qui pourrait sembler de prime abord tout à fait audacieux, mais qui divise déjà les spectateurs et les critiques.


Un arrière-goût de mauvaise blague

La décision d’incorporer des éléments musicaux dans un univers aussi sombre que celui du Joker a surpris de nombreux fans. Bien que ce choix artistique ait été annoncé, son ampleur dans le film a décontenancé une partie du public. Le désir de Todd Phillips était d’offrir une nouvelle dimension à l’exploration de la folie et de la dualité d’Arthur Fleck et du Joker. Cependant, c’est un flop. Ces scènes n’apportent malheureusement pas grand-chose à la narration, pas même un grain de folie.

Tandis que le premier volet s’est avéré être l’un des plus gros cartons jamais enregistrés par un film DC, et notamment par un film classé R aux États-Unis (les personnes âgées de moins de 17 ans doivent être accompagnées), le second opus ne reçoit pas le même accueil pour le moment. Bien qu’il soit encore trop tôt pour faire de réelles comparaisons, le film fait déjà beaucoup parler de lui, et pas toujours en bien.

Pour rappel, le réalisateur Todd Phillips n’envisageait initialement aucune suite au film de 2019, mais l’attrait financier a su motiver la production d’un second volet.

Bien que le film présente une direction artistique maîtrisée et des scènes poétiques, il peine à enthousiasmer. La dualité Arthur/Joker aurait pu être plus intéressante si elle avait été mieux exploitée. Le film souffre d’atroces longueurs et d’un manque d’action. Les scènes musicales ne parviennent pas à captiver, avec des reprises jugées moyennes et une performance vocale de Lady Gaga en deçà des attentes.

La folie promise dans le titre ne se manifeste jamais à l’écran, laissant le public sur sa faim et en proie à une grosse déception. Certaines références à des personnages emblématiques de l’univers DC semblent superflues, comme pour rappeler au spectateur qu’il s’agit bien de l’univers de Batman. Le film réitère le message du premier volet, critiquant la société pour son rôle dans la création de « monstres », le masque du clown symbolisant cette transformation.


Des incarnations bien différentes

Le Joker a été incarné par bien des acteurs. Certaines interprétations ont été plus saluées que d’autres comme celle de Heath Ledger, oscarisé post-mortem,  dans The Dark Knight de Christophe Nolan en 2008, ou avant ça par Jack Nicholson dans le mythique Batman de Tim Burton de 1989. D’autres, en revanche, n’ont pas su convaincre les fans, comme Jared Leto dans le film Suicide Squad.

Ce célèbre méchant au sourire si caractéristique prend forme en 1940 dans le comics numéro 1 de Batman grâce à Bob Kane, Jerry Robinson et Bill Finger. Alors qu’il était censé mourir des mains de l’homme chauve-souris, il a finalement été épargné pour devenir le pire ennemi du super-héros de Gotham. Décrit souvent comme un psychopathe doté d’un certain sadisme à l’humour grinçant, parfois clown maladroit mais toujours ô combien malfaisant (dans les dessins animés de 1992 notamment), le Joker devient plus tard un personnage très sombre.  Pour faire court, il est l’antithèse de Batman et on lui impute énormément d’histoires qui ont défini le chevalier noir – pour Burton, il est même responsable de la mort des parents de Bruce Wayne.

Dans les comics, il n’est jamais fait mention du passé du Joker, pas même de son nom et de son prénom. C’est à la fois un sujet sensible et aussi ce qui fait le succès du personnage. Rien ne justifie sa folie. Lui-même ne peut l’expliquer et n’a aucun souvenir de ce qu’il était avant, si tant est qu’il fût autre chose. Me concernant, j’aime l’imaginer « né fou ».

Ainsi, chaque réalisateur qui a décidé d’inclure le Joker à son scénario a donc créé une backstory à sa guise. De cette manière, pour Burton, il était Jack Napier, un des bras droits d’un parrain de la mafia et il devient le Joker en tombant dans une cuve d’acide. Dans la série Gotham, il s’appelle Jerome et est le fils d’une charmeuse de serpent et d’un médium. Seul Nolan a préféré laisser planer le doute sur le passé de son super vilain, celui-ci inventant une nouvelle histoire sur l’origine de ses cicatrices à qui veut l’entendre, une manière de rester fidèle aux comics.

Si je suis honnête, je dirais que je n’ai pas passé un bon moment devant Joker : Folie à deux. S’il y a certaines choses qui sont intéressantes, les 2 h 10 passent cependant beaucoup trop lentement. Ce n’est ni une bonne comédie musicale ni un bon thriller psychologique. La fin laisse supposer énormément de choses qui ne seront jamais explorées puisque Todd Philipps ne semble pas disposé à faire une nouvelle suite à ce second volet. Et ce n’est peut-être pas un tort.

Lady Gaga incarne plus son propre rôle que celui d’Harley Quinn, et même si sa performance reste réussie, elle ne crève pas autant l’écran que dans A Star Is Born. Son personnage n’est pas assez creusé et paraît presque comme une coquille vide. Quant à Joaquin Phoenix, il a très bien su reprendre le rôle qui lui a valu de multiples récompenses, faisant preuve également d’un investissement personnel, comme le montrent les plans sur son extrême maigreur pour bien accentuer la performance de l’acteur. Mais malheureusement, ça ne suffit pas pour incarner Arthur Fleck. Je déplore vraiment ne jamais voir le Joker manipulateur, charismatique et génie du mal dans cette suite qu’on semblait pourtant nous promettre à la fin du premier film.

Toutefois, j’invite chacun·e à se faire son propre avis. L’intérêt de ce genre de film qui divise étant justement le partage d’opinion !

Cécile est la chroniqueuse spécialisée dans le cinéma et les séries pour Cornée mag. Quand elle fait une pause sur sa série du moment, elle est conseillère funéraire. Ancienne standardiste, co-animatrice et assistante d’antenne pour des émissions de radios nationales, elle est désormais lancée dans des projets d’écriture et de podcast sur le cinéma.


Et toi, est-ce que tu as vu le film ?

  • Oui et j'ai adoré !

  • Oui mais je n'ai pas trop aimé...

  • Non pas encore, mais j'ai hâte de le découvrir !


0 commentaire

ความคิดเห็น

ได้รับ 0 เต็ม 5 ดาว
ยังไม่มีการให้คะแนน

ให้คะแนน

CORNÉE 
Le regard sur le monde du livre des 15-25 ans

Cornée est une création de l'agence éditoriale Miralta Édito

bottom of page