L’amour au présent : la nouvelle romance au cinéma
- Cécile, chroniqueuse films et séries
- 24 janv.
- 3 min de lecture
Sorti le 1er janvier 2025 en France, L’amour au présent est le nouveau film du réalisateur irlandais John Crowley, connu pour Le Chardonneret. Cette comédie dramatique d’1 h 45 réunit Andrew Garfield et Florence Pugh, deux talents incontestables du cinéma contemporain que tout le monde s’arrache.

De quoi ça parle ?
L’histoire se déroule à Londres, où nous suivons le couple formé par Tobias et Almut. Lui est un commercial introverti pour la marque de céréales Weetabix (pour celles et ceux qui ne connaissent pas, ce sont des galets de blé complet à faire fondre dans le lait et qui ont le goût de... rien). Elle est une cheffe étoilée ambitieuse et passionnée. Leur quotidien bascule brutalement lorsqu’Almut apprend la récidive de son cancer des ovaires à un stade avancé.
Le film adopte une structure narrative en flashback, nous faisant voyager entre différentes périodes de leur relation, de leur première rencontre jusqu’au combat contre la maladie, en passant par la naissance de leur fille Skye. Dans le même temps, Almut se lance dans la préparation des qualifications du prestigieux concours Bocuse d’Or, illustrant sa détermination à ne pas laisser la maladie définir sa vie et ses derniers instants sur Terre.
Le parallèle entre le combat d’Almut contre le cancer et sa quête de reconnaissance professionnelle est évident et fonctionne jusqu’au dernier moment.

Ce que j’en pense
Florence Pugh livre une performance remarquable, donnant à Almut une force et une vulnérabilité qui transcendent les limites du scénario. Son interprétation nuancée fait d’Almut le véritable centre du film, éclipsant le personnage de Tobias qui, malgré le talent d’Andrew Garfield, reste trop peu développé selon moi. Cette différence de traitement des personnages crée un déséquilibre qui nuit à la crédibilité de leur histoire d’amour qui est relayée au second plan. Dommage pour un film intitulé L’amour au présent...
À mon sens, l’un des défauts principaux réside dans son traitement émotionnel en demi-teinte. Malgré des situations dramatiques fortes, comme une scène d’accouchement improbable dans une station-service, l’annonce de la récidive du cancer ou encore lorsqu’Almut se rase les cheveux, le film maintient une distance qui empêche toute réelle connexion avec les personnages. Les émotions semblent aseptisées, créant un paradoxe : alors que l’histoire devrait me bouleverser, je reste étrangement détachée.
Le titre français L’amour au présent semble ironique tant le film se perd dans ses allers-retours temporels, sans jamais vraiment ancrer son histoire dans l’instant présent. Cette construction narrative, qui rappelle celle d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, donne l’impression de regarder un diaporama des moments clés de leur relation plutôt qu’une histoire organique et vivante.
En définitive, L’amour au présent est un film qui n’est pas parvenu à mes attentes. Malgré une belle performance de Florence Pugh et quelques moments touchants, l’ensemble manque d’émotions selon moi et aurait probablement trouvé sa place plus naturellement sur une plateforme de streaming qu’en salles. Pour les amateur·rices du genre, mieux vaut se tourner vers des films comme Nos étoiles contraires ou Une merveilleuse histoire du temps qui réussissent mieux à conjuguer drame romantique et profondeur émotionnelle.
Cécile est la chroniqueuse spécialisée dans le cinéma et les séries pour Cornée mag. Quand elle fait une pause sur sa série du moment, elle est conseillère funéraire. Ancienne standardiste, co-animatrice et assistante d’antenne pour des émissions de radios nationales, elle est désormais lancée dans des projets d’écriture et de podcast sur le cinéma.
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