Rentrée littéraire 2025 : trois livres à ne pas manquer
- Wendy, chroniqueuse littérature BIPOC
- 20 janv.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 janv.
« Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. » Cette citation de l’écrivain François Mauriac s’applique bien à ma sélection ! J’ai choisi de te présenter trois nouvelles parutions de cette rentrée littéraire de janvier. Des ouvrages qui abordent des sujets qui me tiennent à cœur et qui font écho à mon expérience personnelle.
La hchouma de Dounia Hadni, aux éditions Albin Michel, en librairie depuis le 2 janvier 2025

Résumé :
« Sois polie sois jolie, ne ris pas trop fort juste un peu, tiens-toi bien, ne bois pas trop mais un peu quand même, cache-toi pour manger c’est ramadan. Démaquille-toi pour avoir l’air pâle, attends montre ? Mais tu ressembles à rien, maquille-toi. Fais voir tes belles jambes baisse les stores, fais comme si tu étais pieuse comme si tu aimais faire l’amour. Comme si tu n’étais pas toi. »
Écartelée entre des dictats contradictoires visant à faire d’elle « une bonne Marocaine » et « une vraie Parisienne », une jeune femme se débat et lutte pour sa liberté. Un premier roman coup de poing.
Ce qui a retenu mon attention en lisant la quatrième de couverture, c’est cette notion de déchirement. L’héroïne principale est tiraillée entre deux cultures : celle de ses parents et celle du pays dans lequel elle a grandi. Je me retrouve dans ce récit. J’ai un peu de mal à trouver ma place, à me définir parce que j’ai, moi aussi, deux cultures. Le fait d’avoir une identité plurielle provoque des questions identitaires et existentielles : comment puis-je me présenter au monde ? Suis-je légitime ? Si je m’habille, parle ou me comporte d’une telle manière, est-ce que ce sera accepté ? Ce sont des questions qui reviennent et que je soulève souvent dans mon podcast. J’ai donc hâte de lire le premier roman de Dounia Hadni. Il a l’air de vraiment faire écho à mon propre vécu.
À propos de l’autrice, elle est née et a grandi à Rabat, au Maroc, avant de s’installer à Paris pour ses études. Dounia Hadni est aussi journaliste et se consacre à l’écriture depuis 2021.
Le ciel est mon drapeau de Vidya Narine, aux éditions Les Avrils, en librairie depuis le 8 janvier 2025

Résumé :
Bois, feu, terre, métal, eau. Dans la médecine vietnamienne, ces éléments doivent être en harmonie pour que le corps soit sain. Et si la France était un corps composé de cellules, dont les origines multiples assuraient l’équilibre ? C’est ce que Vidya Narine pense à partir du jour où le concept d’identité nationale surgit dans les discours. Avec pareille assertion, où est sa place, elle qui est née ici, mais dont la mère est arrivée d’Indochine en 1956 ? Elle qui se sent française, mais dont les racines sont restées quelque part au Viêt Nam, dans cette terre meurtrie par la colonisation ?
On retrouve les mêmes préoccupations que dans La Hchouma de Dounia Hadni mais cette fois-ci, avec un côté fresque familiale, j’ai l’impression. Dans le premier roman présenté, l’histoire a l’air de se concentrer davantage sur les émotions et les pensées de l’héroïne principale. Alors que dans Le ciel est mon drapeau, Vidya Narine a l’air de remonter dans le temps pour tenter de trouver une réponse à cette question qui revient une fois encore : comment puis-je me présenter au monde ?
Je pense que ces deux premiers livres peuvent parler à toutes personnes descendantes d’immigré·es ou métisses.
Le ciel est mon drapeau est le second roman de Vidya Narine. L’autrice française a l’habitude d’aborder les notions d’héritage, de transmission ou encore de liens familiaux dans ses livres. C’était le cas dans Orchidéiste, publié aux éditions Les Avrils en 2023.
Les Lotus d’or de Jane Yang, aux éditions Charleston, en librairie depuis le 13 janvier 2025

Résumé :
Chine, XIXe siècle. Aux premières lueurs de l’aube, Petite Fleur apprend consciencieusement à bander ses pieds d’enfant, ses lotus d’or. Elle supporte la douleur car elle sait qu’ils sont symbole de vertu et son seul espoir de faire un jour un mariage respectable. Mais à la mort de son père, sa mère la vend à la riche famille Fong. Réduite au rang de dame de compagnie, Petite Fleur doit désormais se frayer un chemin dans un monde dont elle ignore tout et voit ses rêves de mariage disparaître quand Linjing, la petite fille gâtée pour qui elle travaille, l’oblige à débander ses pieds. Malgré le chagrin et la rancœur, Petite Fleur sait que son destin est lié à celui de Linjing. Et, le jour où un scandale frappe la famille Fong, les vies des deux jeunes filles sombrent dans le chaos…
Une fresque historique époustouflante dans la lignée de Mémoires d’une geisha qui explore les vies de deux jeunes filles dans les dernières décennies de la Chine impériale.
On quitte toutes les questions existentielles pour se diriger vers un roman historique. Une histoire dans laquelle on peut découvrir et/ou en apprendre davantage sur la Chine impériale, mais aussi sur le vécu des femmes à cette époque. Le tout dans un récit qui a l’air assez rythmé avec des rebondissements et du suspens.
Les Lotus d’or est le premier roman de l’autrice Jane Yang. Née dans l’enclave chinoise de Saigon et ayant grandi en Australie, elle a développé une passion pour la culture chinoise, transmise par sa famille. Sur son compte Instagram @janeyangwriting, elle explique en vidéo ce que sont les lotus d’or mais aussi les significations derrière les motifs brodés sur les vêtements traditionnels chinois ou encore les croyances autour des bijoux en jade. Des détails qu’elle aurait incorporés dans son récit.
Et toi, quels sont les livres qui ont attiré ton attention en cette rentrée littéraire ?
Wendy est la chroniqueuse spécialisée en littérature BIPOC pour Cornée mag. Elle est journaliste, acheteuse compulsive de livres et productrice du podcast Litté'Racisée. Un podcast qui met en lumière les expériences des minorités à travers les littératures racisées.
Instagram : @litteraciseepodcast
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