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Retour sur le prix Artémisia de la bande dessinée féminine 2025

Tous les ans depuis 2007, un jury décerne le prix de la bande dessinée pour récompenser un ouvrage réalisé par une ou plusieurs mains féminines. Le prix existe en parallèle de l’association éponyme. Ensemble, ils œuvrent à créer un espace de légitimation, à valoriser et reconnaître la création de BD au féminin.


Pour cette 17e édition, vingt bandes dessinées ont été sélectionnées et annoncées en décembre 2024. Parmi ces pépites, le Grand Prix Artémisia a été décerné à Anke Feuchtenberger pour La Camarade Coucou : Un animal allemand dans la forêt allemande.

Anke Feuchtenberger. Crédits photo : Nik Pitton
Anke Feuchtenberger. Crédits photo : Nik Pitton

C’est quoi le prix Artémisia ?

Il faudrait sans doute commencer par qui est Artemisia. Un indice : la réponse se trouve dans l’image ci-dessous.

Artemisia Gentileschi, Autoportrait en allégorie de la peinture, entre 1638 et 1639.
Artemisia Gentileschi, Autoportrait en allégorie de la peinture, entre 1638 et 1639.

Artemisia Gentileschi (1593–1653), peintre caravagesque (école du Caravage), est la première femme admise à l’Académie de dessin de Florence. Considérée comme l’une des premières peintres baroques, elle développe un art faisant la part belle aux figures féminines. Elle compte parmi les plus grandes figures féministes que l’on connaisse grâce à son art et son histoire personnelle. Pour la petite histoire, elle dénonce son violeur, le peintre Agostino Tassi avec qui elle travaille sur un chantier dans un palais. S’en suit un procès qui conduit à sa condamnation accompagnée de 5 ans d’exil qu’il n’exécute pas.

Comme Artemisia à son époque, les fondatrices de l’association et du prix Artémisia considèrent que la création féminine reste souvent ignorée, sous-représentée au sein d’un milieu dominé par les hommes et les stéréotypes masculins. Peut-être une réponse au Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême ? Ou simplement au patriarcat qui règne dans nos sociétés ? Qui sait... Chantal Montellier et Jeanne Puchol, cofondatrices de l’association, entendent bien lutter pour une valorisation du travail des femmes dans la création et notamment dans le 9e art.


« Il nous a semblé utile et juste de rattacher ce prix qui honore l’image narrative féminine, à l’histoire plus large, plus riche et plus explorée de la création graphique au féminin. Ceci afin de ne pas risquer de nous retrouver enfermées nous-mêmes dans nos propres phylactères. » – Chantal Montellier


L’association, comme le prix Artémisia, apporte de la visibilité, lutte contre la discrimination passive, encourage le travail des femmes dans la création et apporte la compensation nécessaire au manque de parité des représentations dans les milieux de l’art, de la création, de la bande dessinée et de l’édition.


Dans la catégorie BD féminine 2025, les nommées sont...

On ne comptait pas moins de 20 titres en lice pour la compétition. Comment le jury, porté cette année par l’écrivain et journaliste Gilles Ratier, peut-il départager autant de talents ?

Depuis l’annonce en décembre, tu fais sûrement des pronostics, peut-être même que ton cœur a élu une autre lauréate. Est-ce que tu es aligné·e avec le choix du jury ? On passe en revue les trésors du concours.

  1. Anatomie d’un cœur, Antonia Bañados (Sarbacane)

  2. La Chiâle, Claire Braud (Dupuis)

  3. Victory Parade, Leela Corman (ça et là)

  4. Ce soir c’est cauchemar, Nicole Claveloux (Cornelius)

  5. Sortir de l’ombre, Muriel Douru (La Boîte à Bulles)

  6. La Camarade Coucou, Anke Feuchtenberger (Futuropolis)

  7. Minuit passé, Gaëlle Geniller (Delcourt)

  8. Ma petite louve, Camille Garoche (Delcourt)

  9. Social Fiction, Chantal Montellier (Les Humanoïdes Associés)

  10. Les coquelicots de Ridgewood, Shadhayegh Moazzami (çà et là)

  11. Les notes rouges, Nadia Nakhlé (Delcourt)

  12. Eyes without a face, Marie Baudet (Virages graphiques)

  13. Simone de Beauvoir - Je veux tout de la vie, Julia Korbik et Julia Bernhard (Steinkis)

  14. Pizzica pizzica, Solène Rebière (Futuropolis)

  15. Garçonnes, Trina Robbins (Bliss)

  16. Ce que je sais de Rokia, Quitterie Simon et Francesca Vartuli (Futuropolis)

  17. Vivian Maier - Claire-obscure, Marzena Sowa et Émilie Plateau (Dargaud)

  18. Tu n’auras pas mon silence, Juliette Steren et Florence Rivières (Marabout)

  19. Humaine, Joanna Foliveli (Deux Points)

  20. La Fille de Blackbird Leys, Mathilde Tollec (Carnets de sel)


Victoire d’Anke Feuchtenberger pour La Camarade Coucou

La Camarade Coucou. Un animal allemand dans la forêt allemande de Anke Feuchtenberger a été publié aux éditions Futuropolis en octobre 2024 et traduit de l’allemand par Monique Rival. Il remporte le Grand Prix Artémisia 2025 et est également en sélection officielle pour le Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême cette année.

L’autrice et illustratrice allemande Anke Feuchtenberger a travaillé sur ce récit fantastique et autobiographique sur près de dix années. Elle retrace à sa façon une partie de son histoire entre 1945 et 1995 depuis sa ville natale et traverse différentes époques marquées par des changements politiques importants en Allemagne.

Difficile de résumer l’œuvre d’une décennie en quelques mots. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il s’agit d’une histoire de femmes en Allemagne de l’Est (ex-RDA). Elles répondent à l’appel d’un coucou dans une sorte de conte fantastique et organique. C’est dans une atmosphère dépeinte au fusain que nous suivons les destins de Kerstin et Effie. Enfants, jeunes filles et femmes, Kerstin et Effie nous plongent dans leur vie intime. Au fil des 448 pages, nous touchons des doigts l’histoire dans l’Histoire même s’il est parfois impossible de différencier ce qui appartient à la mythologie et ce qu’a vraiment été la vie de ces femmes dans ce bloc de l’Est.

Pour feuilleter l’ouvrage, rendez-vous sur le site des éditions Futuropolis.


Les autres prix

Chaque année des prix spéciaux sont attribués à quelques ouvrages :

- Prix Hors concours et Hommage : Social Fiction de Chantal Montellier (Les Humanoïdes Associés) ;

- Prix Extraordinaire : Ce soir c’est cauchemar de Nicole Claveloux (Cornélius) ;

- Prix Influence : Simone de Beauvoir : Je veux tout de la vie de Julia Korbik et Julia Bernhard (Steinkis) ;

- Prix Société : Ce que je sais de Rokia de Quitterie Simon et Francesca Vartuli (Futuropolis) ;

- Prix Pionnière : Garçonnes de Trina Robbins (Bliss) ;

- Prix Résilience : Victory Parade de Leela Corman (çà et là) ;

- Prix Poésie : Humaine de Joanna Folivéli (Deux Points).


Depuis 2007, un jury d’exception se forme autour des albums sélectionnés pour le prix. Chaque année, Artémisia œuvre à promouvoir la bande dessinée féminine. C’est toujours avec une immense joie qu’on découvre ou redécouvre des autrices et créatrices. Et 2025 n’y coupe pas, quel bonheur de commencer l’année avec autant de créativité ! Quoi qu’il en soit, les vingt autrices, scénaristes, dessinatrices et illustratrices inspirent et s’installent tout en haut de la pile des plumes à suivre. Après, chacun·e la sienne et chacun·e son top.


Isabelle est conceptrice-rédactrice et serial storyteller. Pour Cornée mag, elle est la chroniqueuse spécialisée dans la pop culture féministe. Le soir, elle troque son costume de brand experte pour faire la lecture à son chat. Quand les essais socio-politico-philosophiques lui font défaut, elle se blottit devant une série documentaire true-crime histoire de se détendre les coussinets.

TikTok : @studiomarscontent | Instagram : @studiomarscontent

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Cornée est une création de l'agence éditoriale Miralta Édito

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