Wicked : L’envers du décor du Magicien d’Oz enfin au cinéma
- Cécile, chroniqueuse films et séries
- 11 déc. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 janv.
Impossible d’échapper à la déferlante promotionnelle de Wicked ces dernières semaines. En tant que passionnée inconditionnelle des comédies musicales de Broadway, cette nouvelle adaptation cinématographique signée Jon M. Chu (réalisateur d’In the Heights et Crazy Rich Asians) était aussi attendue qu’un cadeau de Noël pour les amateur·rices du genre.
Le film, sorti officiellement le 4 décembre 2024, fait sensation depuis sa première mondiale en novembre. Le casting cinq étoiles réunit Cynthia Erivo et Ariana Grande-Butera (oui, elle use de son nom complet pour l’occasion) dans les rôles principaux, et des talents reconnus tels que Jonathan Bailey, Michelle Yeoh et Jeff Goldblum. Une distribution remarquable pour un projet qui ne cesse de faire parler de lui !

Un classique revisité
Adapté de la comédie musicale originale, créée en 2003 par Stephen Schwartz (compositeur de Pocahontas, Le prince d’Égypte et Le Bossu de Notre-Dame), Wicked puise ses origines dans le roman de Gregory Maguire paru en 1995 : Wicked : La Véritable Histoire de la méchante sorcière de l’Ouest. L’intrigue nous plonge dans les coulisses du pays d’Oz, avant et pendant l’arrivée de la célèbre Dorothy et de son fidèle chien Toto. C’est, en quelque sorte, l’envers du décor.
Au cœur du récit, nous découvrons la relation complexe entre deux étudiantes de la prestigieuse Université de Shiz : Elphaba, jeune femme à la peau verte et au caractère réservé, et Glinda, blonde rayonnante et extravertie qui se donne pour mission de transformer sa discrète coloc’ de chambre en une fille aussi populaire qu’elle. Leur amitié improbable va bouleverser leur destin et celui du pays d’Oz tout entier. Entre relooking, trahisons et rivalités amoureuses, le film est la genèse de la méchante et de la bonne sorcière de l’Ouest.

Comme le spectacle qui se déroule en deux actes, le film est divisé en deux parties (la seconde sortira en novembre 2025) et propose une réinvention spectaculaire de l’univers d’Oz. Avec un budget estimé à plus de 200 millions de dollars, les effets spéciaux sont époustouflants, notamment lors des scènes de vol en balai d’Elphaba. Les décors somptueux donnent vie à l’Université de Shiz et à la Cité d’Émeraude comme jamais auparavant.
Des performances magiques
La bande originale, fidèle à celle de Broadway, s’enrichit de nouvelles compositions de Stephen Schwartz. Les arrangements modernisés apportent une fraîcheur bienvenue aux chansons culte comme Defying Gravity et Popular. Le choix d’enregistrer les voix en direct pendant le tournage, plutôt qu’en postproduction, confère une authenticité remarquable aux performances musicales.
Jon M. Chu apporte sa touche personnelle en développant davantage certains aspects politiques de l’histoire, notamment la discrimination envers les animaux (créatures douées de parole) et la montée au pouvoir du Magicien. Le réalisateur enrichit également les personnages secondaires, offrant plus de profondeur au Docteur Dillamond (le génialissime Jeff Goldblum) et à Madame Morrible (la superbe Michelle Yeoh). Sans oublier les performances des deux actrices principales ! Une consécration pour celle qui a été révélée par Disney et incarne à la perfection une douce et ô combien mélodramatique Glinda, tandis qu’on n’aurait pu imaginer mieux que la voix puissante de Cynthia Erivo pour jouer l’un des personnages les plus célèbres de Broadway.
La version scénique originale, portée par les voix exceptionnelles d’Idina Menzel (également connue pour être la voix originale d’Elsa dans La Reine des Neiges) dans le rôle d’Elphaba et Kristin Chenoweth dans celui de Glinda, a conquis Broadway avec de nombreuses récompenses, dont un Tony Award de la meilleure actrice pour Idina. Au vu de ce succès, ça aurait été trop bête de ne pas en faire un film ! Les effets spéciaux permettent d’être immergé·e bien plus loin dans ce monde fantastique haut en couleur !

La comédie musicale : un art majeur outre-Atlantique
Le succès phénoménal de Wicked s’inscrit dans une longue tradition anglo-saxonne où la comédie musicale occupe une place prépondérante. Broadway, quartier mythique de New York, représente l’excellence du genre et le Saint Graal pour tout artiste. Les productions et les mises en scène y sont spectaculaires, avec des distributions incluant des célébrités comme Hugh Jackman ou Meryl Streep. Il suffit de voir l’engouement du public pour une cérémonie comme les Tony Awards qui récompensent les meilleures comédies musicales du moment et les artistes pour réaliser l’importance de ce genre.
Aujourd’hui, la diversité des comédies musicales est telle que chacun peut y trouver son bonheur : des créations originales comme The Book of Mormon, par les créateurs de South Park, qui cartonne depuis 2011, aux adaptations de films populaires comme Retour vers le futur et Beetlejuice.
Verdict
Wicked s’impose comme un incontournable pour les amateur·rices de comédies musicales. Cette adaptation conjugue avec brio spectacle visuel, humour et émotion. Si la durée de 2 h 40 et les nombreuses séquences chantées pourraient rebuter certaines personnes, d’autres apprécieront la fidélité au spectacle original et la qualité de la production. Ariana et Cynthia arriveraient presque à nous faire oublier le mythique duo original, et comme si Jonathan Bailey ne semblait pas avoir suffisamment de qualité, il s’avère qu’il est un excellent chanteur et danseur ! Le réalisateur a su préserver l’essence du musical tout en y ajoutant sa touche personnelle à travers quelques scènes inédites. C’est un grand oui !
Cécile est la chroniqueuse spécialisée dans le cinéma et les séries pour Cornée mag. Quand elle fait une pause sur sa série du moment, elle est conseillère funéraire. Ancienne standardiste, co-animatrice et assistante d’antenne pour des émissions de radios nationales, elle est désormais lancée dans des projets d’écriture et de podcast sur le cinéma.
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